Dès le début, cette idée d’une fête chez des amis à Sandy, ça ne m’avait pas emballé. D’abord, ces gens je les connaissais pas. Et pis le thème de la soirée : « découvertures » : n’importe quoi ! Mais bon, quand Sandy elle s’est mis quelque chose dans la tête… Et ça avait l’air de tellement lui faire plaisir : j’ai pas pu dire non…

Sandy, je la connais que depuis deux mois, mais elle a déjà changé ma vie. Je l’ai rencontrée sur Internet et quand je l’ai vue à notre premier rendez-vous, j’en ai pas cru mes yeux. Elle était encore plus belle en vrai que sur les photos. Pas comme celles que j’avais contactées avant, qui ressemblaient pas du tout à leur profil sur le site et qui étaient parties très vite, à peine le temps de finir leur tisane, comme si je leur faisais peur.

Donc le samedi soir on est allé à cette fête. Déjà l’après-midi Sandy elle a dû me trainer en ville : pour faire des « emplettes », qu’elle m’a dit. Elle s’est choisi des souliers à talons aiguilles, une petite robe très moulante, et des dessous « spéciaux » dans une boutique où j’ai même pas osé entrer. Et pis elle a insisté pour que je m’achète une chemise blanche, comme quoi les miennes avec des carreaux ça faisait pas assez chic. Bon, les emplettes ça m’a coûté la moitié d’un mois de salaire, mais les yeux de Sandy brillaient tellement en sortant des magasins que je regrette pas.

Sandy, elle me snobe pas comme les autres filles. Elle m’écoute quand le lui raconte mes histoires de la scierie, où c’est que je travaille. Même qu’elle rigole à mes blagues, que mes collègues ils les trouvent débiles. Qu’une belle fille comme ça s’intéresse à moi, ça m’a redonné le moral. Et un peu de confiance en moi, parce qu’à force de me prendre des râteaux, je me voyais finir abstinent du sexe. Qu’y paraît que c’est à la mode dans les villes. Mais bon depuis que Sandy a emménagé chez moi, trois semaines après notre rencontre, je me rattrape…Faut dire qu’au lit, Sandy, c’est une vraie furie : elle me fait faire des trucs, je savais même pas que ça existait.

Déjà il a fallu trouver la maison – un manoir qu’elle a rectifié Sandy - isolée au milieu des bois avec un portail qui s’ouvre tout seul quand t’arrives. Dans le parking, ma Dacia Sandero faisait un peu tache au milieu des Porche et des Lamborghini. Je la sentais de moins en moins cette fête, mais Sandy, pimpante dans sa nouvelle robe, elle était toute excitée. Une hôtesse déguisée en lapin nous a conduit dans un grand salon où on nous a offert une coupe de champagne. Très vite Sandy a été accaparée par plusieurs hommes qu’elle semblait bien connaître et qui la bécotaient de partout. Probablement ses amis.

Je me sentais un peu seul sans ma Sandy, mais deux femmes m’ont rejoint au bar, une blonde et une brune, et on est allé s’asseoir sur un canapé dans un recoin du salon. Les lumières ont ensuite baissé et il ne restait plus que quelques bougies pour éclairer la pénombre. Je me rappelle plus bien ce qui s’est passé ensuite – sûrement le champagne, je suis pas habitué – juste que ces deux femmes m’ont fait faire des choses incroyables. Et qu’au petit matin, je me suis réveillé seul dans ma voiture, à moitié rhabillé, avec un horrible mal de tête.

Pas de traces de Sandy, alors je suis rentré chez moi. J’étais complètement vidé. L’appartement aussi. Tout comme mon compte en banque. Depuis cette soirée, bizarrement, j’ai plus revu Sandy. Du coup, je m’abstiens de retourner sur les sites de rencontre, de boire du champagne et je reste à siffler des bières avec les copains.