Madame,

C’est avec ne appréhension non dissimlée que je vous écris cette lettre. J’arais volu vous déclamer mon amor avec grâce et délicatesse, vos exprimer la profondeur des transports qui ébranlent mon âme, cependant ne lettre me jette des bâtons dans les roues. Vos povez le constater par vous-même, la cinquième voyelle se montre por le moins récalcitrante.

Ne lettre insoumise, quelle excentricité, me direz-vos, et vous ajoteriez certainement qu’elle ne me correspond pas. Moi, incarnation de la droiture, qui ne sis qe loyaté et obéissance – ce n’est pas votre très cher père, commandant de bataillon, qi dirait le contraire. Or, c’est de cette bien involontaire excentricité dont j’aimerais vos entretenir. Car je ne pis imaginer ne correspondance réglière amputée de cette lettre qi, telle l’angille, se dérobe à ma prose. Vos en conviendrez, il n’est pas simple de tenir le fil de notre conversation sans l’appi de cette voyelle.

Ainsi, je me morfonds derrière mon breau, la plme à la main, les idées en bataille, comme mes chevex d’ailleurs, qe je m’arrache de désespoir. Car je ne pex, à mon grand dam, m’empêcher de déceler n lien entre cette lettre et votre propre tempérament. Ne vos dérobez-vos pas également depis ce jor de printemps qui plaça votre sorire sous mes yex émerveillés ? Ne faites-vos pas preve de réticence, d’esquive à mon approche malgré mes nombreses tentatives, malgré mon assidité ? Tandis que mon coer chambolé grésille d’espoir, qe ma main cherche la vôtre dans l’air tiède d petit soir, qe mes lèvres s’hmectent de désir, ne dochez-vos pas tos mes élans d’un revers de la main comme on chasserait ne moche ?

Le dépit m’accable.

Je ne sais maintenant comment procéder. Dois-je insister, vos écrire davantage, me rabattre sr l’envoi de corriels o, plt^tot, la délégation de mes ardeurs à un pigeon voyager ? O dois-je abandonner tote idée d’n rapprochement de nos corps, de nos désirs et émotions ? Pet-être devrais-je même donner à cette missive n caractère insomis – ne pas l’envoyer serait sans dote n acte de grand corage, mais également n renoncement à n amor qe j’espèrais portant grandiose.

Dites-moi, madame, si l’absence de cette lettre sera à tot jamais n obstacle à l’nion de nos cls âmes amoreses.

J’attends votre réponse, je piaffe, je hrle de désarroi, madame – vos hantez mes nits et dérobez mes jors, belle dame.

Votre dévoez

Rsle