Grand Conseil vaudois
33_POS_124 Interpellation Jean Rosset et consorts au nom du groupe inter-partis « Dissidents de la pleine lune au soleil »
Une place au soleil pour les employés de l’Etat de Vaud : contrôler et enrichir l’application de l’art. 55a de la Loi sur la Santé publique (LSP ; 800.01)

Développement

Dans les dernières négociations entre le Conseil d’État et les Syndicats de fonctionnaires, il a été convenu, en contrepartie à la non-compensation de l’augmentation du coût de la vie et en application de l’art. 55 al.1 de la loi 800.01 sur la Santé publique, que chaque fonctionnaire avait droit à une pause-soleil quotidienne (sauf en cas de grêle) afin d’éviter le rachitisme, ce qui le soulagera financièrement puisqu’il n’aura pas à acheter de la vitamine D3, non prise en charge par les assurances de base, et dont le prix est approximativement de CHF 2,50 par mois.

Le Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine (DEIEP) a par ailleurs mis en évidence que la mesure pourrait, sous conditions, soutenir la viticulture vaudoise, les AOP-IGP et le patrimoine immatériel vaudois, en particulier le thème « Verrées ».

Les discussions avec les syndicats ont par ailleurs mis en évidence la corrélation entre cette mesure et la limitation des cas de burn-out, ceci pour autant que les planchettes-apéro qui l’accompagneront comportent un choix végan, apte à contrôler les pics de glycémie et le taux de cholestérol.

Le Conseil d’Etat a fixé par voie de directive les modalités de son exécution.

Les différents facteurs suivants sont pris en compte pour définir le temps d’exposition de chacun :

La carnation ;
L’âge ;
La saison ;
Les conditions météo.

Les modalités et durées de prise de soleil sont celles recommandées par l’Office fédéral de la santé publique dans sa fiche thématique du 2 juin 2021 « Vitamine D et rayonnement solaire », en particulier son tableau 2. Ainsi, des solariums cantonaux à l’air libre ont été aménagés dans tous les locaux de l’administration publique et un mode d’emploi type élaboré.

Le groupe des Dissidents de la pleine lune au soleil a soutenu et soutient toujours cette mesure.

Toutefois, il semble que les Services cantonaux appliquent les directives de manière très inégale et que certaines personnes pâtissent du flou ambiant. Les faits suivants nous ont été rapportés :

Alors que les directives fixent un temps d’exposition correspondant à une position verticale, visage et bras découverts, la plupart des chaises longues ne comportent pas de station debout ;
L’importante différence de temps d’exposition entre personnes selon leur carnation crée des inégalités : comme les personnes noires et métisses ont besoin de 30 à 60 minutes d’exposition là où leurs collègues de peau claire se suffisent de 10 minutes, ces derniers, qui soutiennent leurs collègues à carnation foncée en restant avec eux jusqu’à absorption suffisante de soleil, sont dans l’obligation d’acheter de l’antisolaire dont le coût est supérieur à l’économie réalisée par le non-achat de la vitamine D3 ;
Lors de journées nuageuses à éclaircies soudaines, des suroccupations des plateformes d’ensoleillement sont constatées ; or elles nuisent à la bonne absorption des rayons UVB ;
Le tournus mis en place entre les employés des régions sujettes au brouillard et ceux des régions ensoleillées provoque un stress important chez les fonctionnaires et surcharge l’échangeur autoroutier de Villars-Ste-Croix ;
Le Service des routes a introduit le taillé aux greubons dans la liste des produits végan ;
Lors des journées de télétravail, les fonctionnaires solidaires habitant Vevey ou Montreux, voire le Chablais, mettent à disposition de leurs collègues de régions moins ensoleillées des espaces de coworking avec chaises longues dans leur jardin, ce qui est à encourager ; à ce titre ils revendiquent le droit à une indemnité pour travaux spéciaux et planchettes-apéro.

Afin que les employés de la fonction publique puissent continuer à cohabiter harmonieusement et solidairement, nous demandons au Conseil d'Etat, par le biais d'un rapport :

D’étudier la pertinence et faisabilité de la désignation, dans chaque entité cantonale, de spécialistes bronzette, aptes à conseiller leurs collègues, voire préparer les planchettes-apéro et ranger les chaises longues ;
D’étudier la pertinence d’établir un barème d’exposition au soleil d’après les couleurs Pantone, selon la méthode développée par Angelica Dass, photographe brésilienne, dans son projet HUMANAE et, dans l’affirmative, d’établir les modalités de définition de la couleur de chacun et de son temps d’exposition au soleil réglementaire ;
D’étudier la pertinence de nommer une commission « planchette bronzette » chargée d’établir la liste des produits du terroir vaudois ainsi que des produits végan de substitution.

Nous remercions d'avance le Conseil d’État pour ses réponses.